mercredi 28 octobre 2020

Série : Euphoria

     Rue Bennett a dix sept ans, et après un mois en désintoxe, elle fait sa rentrée scolaire et cherche à donner du sens à son existence. C'est à ce moment là qu'elle rencontre Jules, la nouvelle du lycée, pétillante et fascinante.

Série signée HBO, qui continue à nous ravir avec des œuvres aux rendus travaillés. Esthétiquement, c'est magnifique. Que ce soit le rythme, les cadrages, la gestion de la lumière et des effets spéciaux, le rendu à l'écran laisse une emprunte psychédélique sur la rétine et apporte, à mon sens, l'une des plus grosses plus value de cette nouvelle série. 

Au delà de son apparence incroyable, la série propose une narration riche, qui n'est pas sens me faire penser à Skins ou Girls, séries sur l'adolescence et les bouleversements qu'on peut y avoir. Zendaya, l'interprète qui a été récompensée pour son rôle de Rue, nous embarque dans un florilège d'émotions, mouvant son corps dans une chorégraphie de gestuelles au service de la narration. Hunter Schafer, n'est pas en reste et lui donne la réplique avec un talent indéniable et une présence à l'écran éclatante. Globalement le casting est très bon et les interprétations sont pleines d'émotions. 

Là où la série perd un peu des points pour moi, c'est dans sa narration pure. Même si le rythme et l'écriture morcelée sont très plaisants et dynamiques, le propos de fond me parait décousu et parfois peu claire. Certains personnages ont des comportement sur lequel on jette un voile artificiel de mystère, rendant l'ensemble un peu confus, parfois superficiel voir incohérent. C'est dommage car tout le propos autour de l'addiction de Rue est très bien emmené et accompagnés de scènes visuellement abouties. Mais pour d'autres j'ai trouvé ça maladroit, parfois limite, notamment sur la place des femmes, avec des choses contradictoires côté militantisme. Par exemple, Jules est une jeune fille trans, mais au départ on insiste un peu trop sur le fait que des gay refoulés couchent avec elle en s'affirmant hétéro, en sous entendant que c'est faux et qu'elle n'est pas vraiment une fille. Sauf que de fait, coucher avec elle c'est être hétéro, et ce sous texte un peu bancal m'a dérangé. Surtout que plus tard dans la saison, elle s'affirme hétéro, appuyant bien qu'elle est une femme attirée par des hommes. Ca et l'hypersexualisation de beaucoup de personnages féminins, un propos autour du poids qui frôle pas mal la glossophobie, à mon sens, tout en prônant l'empowerment. Je ne sais pas, vos avis m'éclairerons peut être mais j'ai trouvé une ambiguïté dans le sous texte militant (très présent) qui m'a mise mal à l'aise. 

Pour le reste, c'est une expérience riche et une œuvre marquante, mais je suis resté un peu sur la réserve à causes des points précédemment évoqués. Oui, il y a beaucoup de choses qui sont là pour déranger, faire percuter, jouer sur le malaise du spectateur. Mais là j'ai trouvé que cette série militante par de très nombreux aspect touchait quelque chose de malsain. Donc je ne sais pas, peut être que mon avis est biaisé. L'interprétation, le montage, les visuels, sont splendides, les personnages intrigants et variés, mais définitivement, cet arrière goût amère reste au fond de ma gorge et me met en garde. A voir avec la suite, mais pour l'instant, bien que ne pouvant nier les qualités indéniables de la série, je reste un peu sur la défensive. 

Visionnage : 1 saison.

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