mercredi 21 octobre 2020

Film : Enola Holmes

     Enola est la petite sœur de Sherlock et Mycroft Holmes. Isolée dans une maison de campagne avec sa mère, elle n'a pas reçue l'éducation classique qu'on inculques au jeunes filles de son époque. Lors de son seizième anniversaire, sa  mère disparait subitement, la forçant à utiliser ces aptitudes pour la retrouver.

A la fois léger, lissé, drôle et militant, ce long-métrage est un divertissement efficace plutôt plaisant. Esthétiquement c'est très propre et le montage est plutôt dynamique avec des apartés brisant le quatrième mur. Ces dernières ne sont pas indispensables, parfois un peu caricaturales, mais donnent à l'ensemble un ton joyeux et enfantin ouvrant le film à un publique plus jeune. 

Côté interprétations on est sur un casting fournis et qualitatif. L'héroïne est incarnée par Millie Bobby Brown, que l'on connait pour son rôle d'Eleven dans Stranger Things, et donne la réplique à des petits noms d'Hollywood comme Henry Cavill, Sam Clafin, Helena Bonham Carter, Burn Gorman ou encore Fiona Shaw. La version française est correcte et l'interprétation plutôt bonne dans l'ensemble.

Passons maintenant à l'écriture et au propos féministe qui y est aborder. Le sujet principal de l'histoire est l'émancipation d'Enola, jeune fille brillante dans un monde d'hommes. Alors, pour connaitre le genre des films d'empowerment, on est pas sur un truc hyper travaillé. Finalement on est sur une aventure très classique, où le genre de l'héroïne est un prétexte narratif abordé de manière un peu superficielle à mon sens, mais qui fait quand même plaisir. C'est efficace, il y a de nombreuses scènes valorisant les femmes, malheureusement un peu caricaturales même si globalement le film gagne son badge de "féministe". Néanmoins, cela reste un divertissement à la recette classique et même si les interactions se font généralement entre femmes, on a déjà vu de très nombreux films de ce type. Pour faire simple les archétypes restent les mêmes et le propos "engagé" réside simplement dans le fait d'inverser les genres des personnages. Les dénonciations du patriarcat sont minimes à mon sens, et il s'agit plus d'une aventure joyeuse et dynamique que d'un film qui porte un vrai propos politique. Après, même si en temps que film militant je ne le trouve pas incroyable, je pense qu'il est plutôt destiné à un publique plus jeune et fait tout à fait son travail pour les jeunes filles qui ont besoin de modèles inspirants.

Dans l'ensemble, c'est une œuvre que je trouve correcte, un film familial léger qui se laisse très bien regarder. Il enrichit un peu le paysage cinématographique avec une nouvelle membre de la famille Holmes que j'aurais plaisir à retrouver. Même si je le trouve timide dans son engagement, j'avoue qu'il a réussit à acter ce nouveau personnage dans mon esprit comme si elle avait toujours été là dans ma perception du lore lié à Sherlock. Alors j'imagine que pour les connaisseurs, cela peut paraitre absurde, mais je trouve que de faire intégrer aux spectateurs un nouveau personnage dans un univers familier, de nous faire nous y attacher en une seule œuvre, à la manière d'un super héros dans le MCU par exemple, n'est pas toujours chose facile. 

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