mercredi 2 décembre 2020

Série : L'éternelle sorcière


     Carmen Eguiluz est une sorcière, esclave, amoureuse du fils de son maître. Suite à un tragique incident, elle se retrouve séparée de son amour et passe un marché avec un puissant sorcier pour le retrouver. Elle est alors expédiée de nos jour à Carthagène (Colombie), afin d'apporter un object à une sorcière nommée Ninibé.

Le plot est un peu mièvre mais pourquoi pas après tout, le décalage entre passé et futur peu apporter tout un tas d'éléments pour étoffer un personnage. Facilité certes mais qui pourrait fonctionner dans l'idée. Oui dans l'idée, mais pour ça il aurais fallut que l'écriture soit cohérente. Attaquons directement les points négatifs, car il y en a beaucoup. Déjà l'absence de cohérence historique ou narrative. On parle d'une esclave projeté en 2020, qui s'émerveille de tout comme une ahurie, sans la moindre surprise, méfiance, ou peur. Enfin de tout, oui et non, des voitures, des trottinettes, des rollers, mais pas des humains, du fait qu'iels puissent être égaux quelque soit leur couleur de peaux, de leurs tenues, de leur manière de parler … Bref, on s'en toute suite un petit côté télé novela dans la manière de filmer, mais essayons de creuser.

Je me suis dit, bon, petit budget, essayons de laisser une chance à l'histoire, il y a l'air d'avoir de l'idée. Et même si les effets spéciaux sont plus que mauvais, essayons de nous concentrer sur l'intrigue et ses mystères. Je me suis donc efforcer de continuer à regarder, la première saison dans son intégralité, pour voir où menais tout ça. Et, sans grande surprise, cette série n'échappe pas à la règle des scénaristes stagiaires du genre fantastique. Les dialogues sont souvent creux et sans intérêts, on nous emmène des éléments qui semblent très important et qui sont complétement laissé de côté par la suite, gratuitement, sans explication, à croire que les personnages sont amnésiques. On nous colle par dessus un triangle amoureux hétéro un peu lourd, qui n'apporte rien à l'intrigue ni au développement de ses personnages, à mon sens, le tout saupoudré d'une banalisation aberrante du statut d'autorité d'un des prétendants vis à vis de l'héroïne. 

Côté jeux des acteurices, c'est la catastrophe, ils sont mauvais, niais ou absolument cliché et risible. Je pense notamment au flic dont l'interprétation se résume à "regarde de manière hyper intense le vide en ayant l'air d'un dur qui réfléchit". Au secours. D'ailleurs, ces clichés vieillots, on les retrouves et dans les dialogues, dans le jeux des acteurices, et dans les plans. Quel enfer ces contre plongées avec des personnages aussi bien cachés que dans un cartoon. Ajouté à ça trois ou quatre plans utilisé à outrance, en copier collé, pour introduire des transitions de lieux dans lequel on voit par exemple le même couple sortir toute la semaine, dans la même tenue, du même bar. Ou encore la pauvreté des décors. Les plages paradisiaques c'est sympa, mais tout faire sur la dite plage et le dit ponton pour rendre le tout joli ça fini par être absurde as fuck. 

Bon, vous l'aurez compris, je n'ai pas aimé cette série, mais essayons de nous concentrer sur les points positifs. C'était sympa d'entendre parler espagnol, il y a beaucoup de personnages féminins forts, une belle parité, une représentation de la féminité et masculinité plutôt féministe dans l'ensemble, et beaucoup de personnages racisés (même si on ne parle étrangement quasiment jamais de racisme alors que l'héroïne est littéralement une esclave - mais apparemment aussi vite téléporté, aussi vite oublié -). Les corps et les orientations sexuelles et amoureuses ne sont pas ultra varié.e.s mais globalement, je trouve que la série décroche sont bon point représentativité et ne tombe pas, assez étonnamment, dans la facilité de personnages aux archétypes trop genrés. 

Le bilan est plutôt accablant à mon sens côté divertissement. Côté "militantisme", l'écriture fade n'apporte pas grand chose mais les choix de protagonistes font quand même du bien, ce qui remonte un peu la note de la série dans mon cœur. Car, quitte à voir une série de merde, je préfère voir une série de merde qui ne me discrimine pas gratuitement.

Visionnage : 1 saison.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire