The Underground Railroad est l'adaptation d'un roman écrit par Colson Whithead, retraçant l'histoire de la fuite de Cora, esclave dans le sud d'une version fictive des Etats Unis, dénonçant les multiples atrocités que les blancs ont fait subir aux peuples noirs au fil des siècles.
Le chemin de fer clandestin dont est inspiré l'œuvre original, était en fait un réseaux de routes, d'itinéraires et de refuges pour les esclaves en fuite. Basé sur des réalités historiques condensées en un univers fictif, l'œuvre nous propose une épopée onirique, un cauchemars sans fin, en quête de liberté à travers les yeux de son héroïne, Cora. Entre exploitation, annihilation, paternalisme et expériences médicales, la série nous transporte dans une fuite éprouvante, nous confrontant aux pires atrocités, que les colons ont fait subir à tout un continent au fil des siècles.
En temps que personne blanche, manquant très probablement de déconstruction, je ne me sens pas légitime de dire si cette série est une dénonciation bienvenue ou une récupération problématique. Je ne vais donc essayer de ne pas donner mon opinion sur la manière dont sont traité les thématiques du racisme, du colonialisme et de l'esclavage mais parler plutôt de mon ressentit global vis à vis de cette œuvre. Si certains de mes propos sont maladroits et mériteraient d'être corrigés, n'hésitez pas à m'en faire part.
Expérience sensorielle épuisante et brutale. La série, de part sa réalisation, son rythme, ses plans et surtout sa bande son, nous transporte dans une transe lente et cauchemardesque, éprouvante pour les spectateurices. Au delà de l'histoire en elle même, profondément inhumaine, la réalisation, la photographie et les musiques nous font subir une pression lente et étouffante. J'ai l'habitude de voir des séries dramatiques compliquées à gérer émotionnellement, mais là ce sont mes sens qui ont saturé et j'ai du faire un pause, incapable de la bingewatcher, même que d'un œil. J'ai eu des migraines à cause des musiques, des bruits, de l'ambiance dense et oppressante. C'était éprouvant psychologiquement mais aussi physiquement pour moi de regarder chaque nouvel épisode, car cette lenteur volontaire me donnait l'impression de patauger dans un marécage à l'humidité suffocante, dans lequel je me sentais embourbée et n'arrivais pas à avancer.
Désagréables sensations, mais je pense, brillante idée de réalisation. Je n'ai pas passé un bon moment, pas du tout, et même si j'ai eu du mal à m'attacher au personnage de Cora, le message est passé. L'écriture de l'histoire en elle même n'est pas révolutionnaire, et les œuvres qui jouent avec mes sens, me rebutent souvent car j'y suis très sensible. Celle là, en particulier, a été très compliqué à terminer. La conclusion n'en est d'ailleurs pas vraiment une, ne nous laissant pas le loisir de nous apaiser. Les violences dépeintes passent selon moi tout autant par ce qui est raconter que par la manière dont c'est fait, cauchemardesque, hallucinant et pourtant bien réel, nous donnant parfois l'impression d'être drogué, jouant avec nos sens et nos limites, par la lenteur, la répétition. A vrai dire, je me crispe rien que d'y repenser, sans pouvoir vraiment l'expliquer.
Je n'ai pas aimé regarder cette série, je ne sais pas si quelqu'un le peu d'ailleurs, mais en tout cas, elle est réussie. Je vous déconseille le bingewatching pour cette œuvre, trop dense pour être assimilée sur une courte durée. J'ai trouvé ça important, violent, inconfortable, et les sensations ont tellement prit le pas sur moi que j'ai eu du mal à a analyser les personnages, à anticiper le scénario, voulant simplement que ça se termine. Je trouve que c'est un signe de franche réussite, mais ne vous attendez pas non plus à éprouver les choses aussi violement que moi. Je suis hypersensible, et ce genre de travail sur la réalisation m'atteint beaucoup plus facilement que d'autres. Peut être arriverez vous à avoir plus de recul, peut être que vous trouverez ça grossier ou au contraire vraiment très bien dosé. Moi j'était empêtrée dans ce sable mouvant, voulant que ça se termine mais refusant d'abandonner, dans une mise en abyme des sensations qu'éprouvaient l'héroïne.
Disponible sur Prime Vidéo
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