Trois sœurs apprennent qu'elles sont des sorcières suite à un tragique évènement. Découvrant l'existence de tout un monde magique, elles doivent faire face à de lourdes responsabilités prédites par une ancienne prophétie.
Reboot de la célèbre série des sœurs Halliwell, la barre de la nostalgie s'annonçait difficile à égaler. En soi l'œuvre originale étaient niaise et sans grande profondeur, mais il est difficile de passer après un divertissement qui a rythmé la vie de milliers d'ado au retour du collège sans froisser le souvenir idéalisé qu'iels en ont garder. Je fais partit de ces ados, aussi caricaturale qu'on peut l'imaginer, avec un crush sur Cole et une fidélité sans limite pour Pheobe. Mais avec mon regard militant, je me suis bien gardé de replonger dans cette œuvre pour ne pas m'en dégouter. C'est donc en prévoyant la déception que j'ai lancé le premier épisode du Reboot.
Et bien, c'est pas si pire, comme on dit. En fait la principale frustration réside dans la réadaptation du personnage de Pheobe, pour le reste, je pense que c'est carrément mieux "qu'avant", bien que pas très bon. Il faudra vous accrocher pour les premiers épisodes, grossiers, caricaturaux et patauds, qui vous feront un peu grincer des dents, puis, au fil de la saison qui se déroule, la magie opère. Plaisir coupable de comparer l'intrigue et son remaniement, de retrouver pleins de références réinventées, actualisées. Etonnamment je pense que la série est plus agréable à regarder pour les fans de la première heures qui rirons de bon cœur du décalage entre les deux œuvres. Le reboot n'est pas très bon en lui même, mais on y retrouve le gout kitchouille de Charmed, venant bercer notre nostalgie.
Côté trame de fond, on a une grosse évolution, abordant des thématiques féministes intersectionnel sans fards, de manière certes un peu superficielle dans la forme mais riche dans le fond avec un vocabulaire et des grands axes militants précis. La saison trois commence en force, poussant beaucoup plus loin cet aspect que les deux précédentes. Ca dénonce le patriarcat à tour de bras, avec une grande majorité de personnages qui sont des femmes racisées. Alors ça reste des beaux discours sans beaucoup de profondeur dans la narration, mais ça fait toujours plaisir. Dans l'ensemble cet aspect me parait traité avec une vrai volonté de faire bouger les codes, avec un langage engagé bien qu'avec encore quelques maladresse mais qui ne sonne pas comme du "pink washing" et même si la série n'en ai pas moins niaise et prévisible, cela fait vraiment du bien.
Ma déception concernant le personnage de Maggie (Pheobe) vient du fait qu'elle manque de substance. Fade, avec une interprétation moyenne, elle me rappelle tous les mauvais côté du personnage qu'incarnait Alissa Milano sans apporter grand chose de novateur. La nouvelle Prue (Macy) combine quand à elle plusieurs arc habituellement attribués à d'autres personnages ainsi que de nouvelles trames narrative, la rendant plus intéressante et puissante. Ma préférée étant devenue Mel (Piper), remplaçant l'archétype de la mère au foyer par une intellectuelle touche à tout, activiste, queer, qui rentre d'ailleurs moins dans les canon de beauté que ses deux sœurs et qui ne manque pas une opportunité de cracher sur les mecs blancs cis hétéros.
Dans l'ensemble la série n'est pas une révolution, mais on y retrouve beaucoup du charme de sa grande sœur, avec de nouveaux personnages réinventés, un discours militant très présent et exploité dans la narration. Oui Charmed reste une série de seconde zone, avec des simplicités d'écritures, des effets spéciaux un peut datés et des plots très prévisibles. Oui, j'entend que cela peut être très décevant quand ont voit la qualité du catalogue proposé aujourd'hui. Mais en même temps, moi j'apprécie. C'est léger, un peu naze dans la forme, profond"ment militant dans le fond et ça me replonge dans un univers qui était à l'époque très binaire avec de nouvelles nuances. Je trouve que la série, à la manière du reboot de Sabrina, joue de son aspect Kitch et c'est assez plutôt chouette. Alors c'est un risque, car vous n'aimerez probablement pas, mais moi j'y trouve mon compte alors que je ne m'y attendais absolument pas.
Visionnage : 3 saisons
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