mercredi 18 août 2021

Série animée : Beastars

Dans un monde où carnivore et herbivore se côtoient, difficile d'imaginer qu'il n'y aura jamais de problèmes. Suite à un tragique incident, la discorde trouble de nouveau cet équilibre précaires, provoquant méfiances et défiances chez les élèves d'une prestigieuse école.

Il m'arrive parfois de me laisser appâté par la direction artistique de certains animes. C'est rare car je les fuis souvent pour leurs archétypes archaïques de femmes, assez courant dans la culture de l'anime japonais. Et c'est sans surprise que j'ai été écœurée par Beastars. 

TW : Viol et culture du viol.

Culture du viol, objectification des corps, archétype de bad boy à la sasuke, masculinité toxique, syndrome du sauveur, tout y passe. Vous suivrez les aventures d'un loup mal dans sa peaux, dont vous entendrez toutes les pensées avec une écriture digne de lycéens névrosés. "Je ne peut pas lui dire ce que je ressent, mais qu'est ce que je ressent ? Serait ce ... [pause] de l'amour ?" le tout sur un ton lascif. Evidement ce héros veut sauver les pauvres demoiselles en détresse, et son love interest, qui se veut "féministe et rebelle" est une caricature hypersexualisée de fantasme d'ado mal dans sa peau, avec des oreilles de lapin.

L'idée de base aurais pu apporter un vrai discours militant sur l'écologie, la consommation de viande, le véganisme... Mais non, on s'en sert pour faire une parodie d'anime érotique, avec des méchants lions violeurs. Alors partons du principe que cet anime est emprunt de la culture des Furry, pourquoi pas après tout, mais le délire homme prédateur, au sens propre du terme, est écœurant au possible. Marre d'être fétichisé comme de pauvres petits animaux à défendre, marre d'être vue comme une proie, un chose qu'il faut protéger des méchants violeurs, de n'être d'un objet de désir malsain, et qu'on perpétue cette pensée de l'homme cis incapable de gérer ce qu'il a dans le pantalon. La culture du viol c'est juste non. On peut parler de ce sujet, on peut le dénoncer de manière pertinente, mais pas en fantasmant sur des victimes  frêles et sans défenses, mais en pointant justement le rôle de se genre "d'œuvre" dans l'éducation à la masculinité. 

Qu'est ce qu'un jeune garçon retiendrais de cet anime ? Qu'il faut être ténébreux, mystérieux, silencieux, protecteur, lutter contre une caricature de méchant et contre ses propres instincts de prédateurs. Mais à l'aide quoi. La majorité des agressions sexuelles sont faite par des proches comme les conjoins et ex-conjoins des victimes. L'écrasante majorité de ces viols sont perpétrés par des hommes. On apprend aux personnes assignées filles à la naissance à se protéger des vils hommes violeurs, mais la notion de consentement est trop souvent absente du tableau dans l'éducation genrée au masculin. Dans la série, c'est vaguement évoqué, mais c'est valorisé comme un acte presque héroïque. Ce n'est pas héroïque, c'est la base, et si tu ne la respecte pas, tu es un criminel, fin de l'histoire. Je ne vais pas vous faire tout un cours sur les violences sexistes et sexuelles, mais voilà, stop, s'en est trop, on arrête de laisser passer des contenus perpétuant des mythes dangereux sur des plateformes comme netflix sans rien dire. Fantasmer la culture du viol, c'est pas ok, car les conséquences sont subies au quotidiens par de trop nombreuses personnes en toute impunité. Cette série, c'est juste non.

Visionnage : 2 saisons
Disponible sur Netflix.

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