Bakhita est un roman historique écrit par Véronique Olmi qui retrace l'histoire d'une femme de ses sept ans à sa mort. De l'esclavage à la célébrité, du Darfour à l'Italie, les guerres, les violences, les cruautés ce succèdent et se ressemblent dans la vie qu'on impose à Bakhita.
Narration à la troisième personne sur un ton particulier qui m'a d'abord un peu rebuté. Des phrases simples, comme ses pensées, mais qui, narrées par une tierce personne donne un sentiment étrange. Sentiment qui sert finalement l'oeuvre, en concrétisant cette dépossession de la parole du personnage par tous les gens qui la croise et qui finalement ne l'écoutent jamais vraiment.
L'histoire est bouleversante, d'autant plus qu'elle est inspirée de la réalité. Un niveau de violence toujours croissant et une protagoniste résiliente. C'est un livre qui met mal à l'aise et qui est touchant. Il est dur, cru et montre un personnage dépossédé de son histoire et de sa vie. Il me laisse sur une note de mélancolie et d'insatisfaction, plus en lien à son parcours que sur l'ouvrage en temps que tel. Je ne me sens pas de vous le recommander, mais je ne regrette absolument pas de l'avoir lu. Il y a une part de voyeurisme à mon sens dans cette lecture qui fait que je me sens mal à l'aise de vous dire d'y aller, car le livre, lui même, est encore une réappropriation de l'histoire de cette femme sans son consentement.
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