mercredi 16 octobre 2019

Livre : Station, Eleven

La Symphonie Itinérante arpente les Etat-Unis depuis presque vingts ans, depuis la date du cataclysme ayant décimé la plus grande majorité de la population mondiale. Jouant du Beethoven et du Shakespeare, ils transmettent à leur manière le souvenir d'une culture perdue aux nostalgiques et aux jeunes n'ayant jamais connu le monde d'avant.

Roman Apocalyptique d'Emily St. John Mandel, à l'écriture fluide et la narration morcelée, je me suis laissée happée à un niveau que je n'avait pas envisagé. De toutes mes récentes lectures, c'est celle que j'attendais le moins, de part sa thématique et sa temporalité mais c'est celle qui m'a le plus fascinée. Je ne suis pas amatrice de Science-fiction sous le format roman et ne m'attendais vraiment pas à être autant attachée à cette lecture. Au début, à chaque fois que j'entamais un des passages contemporains, avant le cataclysme, j'en espérait vite le dénouement pour retrouver l'époque suivante qui m’intéressait plus. Mais le style et la narration m'ont captivé et chaque passage c'est avéré indispensable à créer cet ensemble si enrichissant. 

J'en espère même secrètement une suite, même si elle est loin d'être indispensable. Après un petit temps d'adaptation, j'en voulais plus. Tout tourne autour de quatre ou cinq personnages clés, tous plus ou moins liés, par un même événement qui a eu lieu quatre jours avant la fin du monde. Chacun à sa manière de vivre les choses, tous n'ont pas survécus, mais cette narration décousue apporte à une histoire finalement courte et n'ayant que peu de péripéties, une richesse folle et une crédibilité déconcertante. Ce focus sur les sentiments de chacun, ces silences, ces trous immenses sur la connaissance de l'univers mettent la curiosité à rude épreuve mais rendent l'ensemble particulièrement crédible et effrayant. J'ai été assommée, accablée par cette lecture, trop vraisemblable et me peignant un futur probable que je ne veux pas affronter. Malgré tout, j'y pensais tout le temps et voulais juste continuer cette histoire. Je pense qu'il s'agit plus de qualité de narration que du propos même du roman, et vais surement chercher à lire d'autres oeuvres d'Emily St. John Mandel, car son style est vraiment aboutit à mon sens. Simple et efficace, il aspire notre attention avec talent. J'ai du mal à faire le deuil de ce livre, encore tout frai dans mon esprit, j'ai donc décidé de me replonger dans un autre univers post-apocalyptique d'une autre autrice pour compenser, mais même si c'est du Atwood que je lis maintenant, j'ai du mal à me détacher de cette précédente lecture. Franchement ce livre est particulier, je ne sais pas comment vous le décrire pour lui rendre justice, mais je l'ai vraiment aimé et je vous le recommande sincèrement, mais veillez à avoir le moral suffisamment accroché.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire