samedi 15 octobre 2016

Film : Miss Peregrine et les enfants particuliers

     D'après le grand père de Jacob, il existerait un lieu coupé du monde où une dénommée Miss Peregrine tiendrait une maison pour "enfants particuliers". Un endroit aux allures magiques où chaque résident serait libre de vivre avec ses capacités hors du commun sans avoir de comptes à rendre à la société. Après le décès de ce dernier, hantés par ses fables, Jacob décide de découvrir la vérité sur ce lieu.

Enfin un Burton libéré ! Drôle, glauque, effrayant, magique, féerique, décalé et coloré, Miss Peregrine et les enfants particuliers me réconcilie avec le réalisateur qui a bercé mon adolescence ! Commençons par le gros point noir de cette œuvre pour enfin vous expliquer pourquoi elle est si charmante. L'acteur principal n'est clairement pas à la hauteur du film. Le personnage effacé de Jacob est interprété de manière molle et creuse par Asa Butterfield, un jeune acteur dont je ne retiendrais pas le nom. Il semble absent, absolument pas dans le jeu et c'est bien dommage quand on voit que le gamin qui joue sa version plus jeune arrive à rendre ce personnage délavé vivant et captivant. Mais cela est très vite compensé par la richesse d'éléments scénaristiques et de personnages que nous présente le film. Le fil rouge qu'est Jacob devient très secondaire à mon goût et très vite on se laisse emporter par tous les autres protagonistes ! Et miracle absolu, ce film m'a réconcilié avec Eva Green, qui me sortait complètement par les yeux et que j'ai trouvé particulièrement convaincante dans son rôle de Miss Peregrine. L'exploit est vraiment grand, je vous assure. 


Burton se réinvente ! Dans cette adaptation, il a réussit le tour de force de mélanger ses différents styles et de les agrémenter de modernité. Le personnage d'Emma m'a terriblement fait penser à Sandra Templeton dans Big Fish, Enoch renvoie au plus récent Frankenweenie et les mystérieux jumeaux, aux personnages de L'étrange Noël de M. Jack. A côté, on a le père de Jacob, désabusé, en bermuda, en complet décalage avec tout l'univers et l’esthétique et que cela est drôle ! Chaque personnage est attachant à sa manière et le méchant tellement pitoyable qu'il en devient grandiose. Tout y passe, des paysages grinçants à ceux saturés de couleurs que Burton peut nous offrir en passant par ses créatures glauques et ses esthétiques pastelles. Grandiose et pathétique se succèdent et se complètent. Tout ce que le réalisateur maîtrise est exploité avec talent et ça fait du bien !! C'est drôle, déconcertant, complètement fou. J'ai néanmoins la sensation que si j'ai autant apprécié, c'est parce que j'avais l'impression que Burton s'adressait directement à mon âme de fan-girl en me disant "tu as vu, je sais toujours faire !" et me sentant prise à parti, j'avais juste envie de rire et de plonger dans son délire perché et de savourer. Je ne sais pas si quand on n'est pas sensible ou sensibilisé à l'univers, cela est aussi délectable ... D'après les gens avec qui j'y suis allé, il on aimé.

Attention, ce film me parait cependant à déconseiller aux jeunes enfants !

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