Film : Thunder Force

     Dans les années 1980, des rayons cosmiques ont frapper la terre en donnant des super pouvoirs à quelques humains. Malheureusement, le facteur commun de ces individus était qu'ils étaient prédisposé à devenir des sociopathes. Emily, ayant perdue ses parents suite à un de leurs crimes, décide de vouer sa vie à créer un sérum pour donner des supers pouvoirs à d'autres personnes afin de combattre ses "malveillants".

Film de super héroïnes comique, Thunder Force, est un nanar mais un nanar qui a du bon. Scénaristiquement c'est mauvais, l'humour est mal emmené et les blagues lourdingues, prenez en compte que je ne suis pas du tout cliente du genre comique. Je vais néanmoins vous recommander ce film parce que malgré qu'il soit clairement une comédie naze à l'américaine, il me parait très important dans le paysage cinématographique.

Ce que j'ai aimé, ce sont les valeurs qu'il transmet. Malgré un scénario au rabais, il nous présente deux héroïnes, toutes les deux grosses, une noire, une blanches, quarantenaires, qui sortent complétement des clichés qu'on pourrait leur accoler. Avant de détailler ici ces points militant, j'aimerais préciser que je n'ai pas forcément toutes les clés de lectures à cause de mes privilèges, que j'ai regardé ce film assez distraitement et qu'il est possible que je sois passer à côté d'énormités problématiques, mais dans l'ensemble je pense qu'il y a beaucoup de bon à souligner.

Bye bye la glossophobie. Quel bonheur que de voir que la raison pour laquelle l'une des deux protagonistes se fait harcelé à l'école ce n'est pas son corps mais bien ses capacités intellectuelle, que les moqueries qu'elle subit ne sont jamais liées à son physique. Les blagues sont lourdes dans Thunder Force, mais rarement oppressives et c'est fou le bien que ça fait. On nous présente deux femmes, l'une est riche, intello, ambitieuse, classe et noire, et l'autre, blanche, bosse dans la manutention de porte conteneurs, est alcoolique, brute décoffrage et sort des références à des séries Z obscures que personne ne semble connaitre. Rien que ça, ça me réjouie. Et toute le film est pleins de petites pépite du genre, avec des références à la non binarité, la banalisation de l'homosexualité, des corps variés, des petits tacles aux habituelles blagues glossophobes, des femmes qui sortent des stéréotypes habituels. En fait c'est un film de merde, mais un film de merde avec des chouettes valeurs et ça, c'est super bon signe.

Je me dis que Thunder Force est un bon exemple de ce qui doit devenir la norme, le militantisme n'induis pas que l'œuvre soit bonne, et justement, découvrir des œuvres nulles mais qui normalisent les causes militantes c'est, pour moi, le signe que ces valeurs se diffusent et deviennent plus normalisées dans la société. On est encore loin du but, et j'imagine que ce long-métrage n'est pas perçu d'un bon œil par une majorité de gens, mais c'est rassurant et important. Il nous faut des œuvres de qualité qui sont militantes mais il nous faut aussi des nanars qui banalisent nos luttes et en font une norme implicitement. C'est ce que fait ce film et c'est en ça qu'il est si important à mes yeux.