mercredi 5 juin 2019

Livre : L'Art de perdre


     L'Art de perdre d'Alice Zeniter retrace l'histoire de trois personnages, Ali, Hamid et Naïma, le grand père, le père et la fille, trois générations ayant chacune un rapport tout particulier à l’Algérie. 

Roman sur la transmission et sur le silence, l'autrice nous emmène dans l'histoire compliquée de l'Algérie, de sa guerre et des conséquences de celle-ci. Quête d'identité, identité perdue, remodelée, rupture avec les coutumes ou réappropriation celle-ci, qu'est ce que ça fait d'être un harki, d'être immigré dans un pays qui ne veut pas de nous et dont on ne veut pas plus que ça. Au cœur d'une histoire sensible, dans l'intimité d'une famille, on passe de la Kabylie avec ses montagnes peuplées oliviers aux camps d'émigrés, de ces derniers à une foret dense puis aux HLM du Nord de la France pour enfin atterrir dans une Galerie d'Art à Paris et repartir par son biais où tout a commencé. L'écriture d'Alice Zeniter est fluide, simple, douce, cru et décris sans emphase ce bout d'histoire de vie. Roman en mouvement, sans finalité morale, qui partage simplement avec nous le parcours de trois personnages. J'ai été surprise de prendre autant de plaisir à le lire, de savourez ses courts chapitres un a un, alors que la thématique me rebutait un peu. En fait c'est carrément devenue un livre que j'ai envie de transmettre car il raconte avec brio cette non-identité de fils et filles d'immigrés. Français en Algérie, Algérien en France, sans jamais trouver sa place, ballotté par la vie et les étiquettes qu'on nous colle. Ce n'est pas un roman politique, il n'y a pas de prise de partie, juste une histoire, un conte, une épopée familiale et toutes les conséquences qui en découlent. J'ai prit plaisir à découvrir la Kabylie rustique d'Ali, le mutisme paradoxal d'Hamid et la naïveté de Naïma. J'ai adoré suivre cette famille hétéroclite et les voir évoluer tant bien que mal avec ce que la vie à mis sur leur chemin. C'était aussi doux que dur, c'était touchant sans être envahissant et je suis triste que ce roman est fini de m'accompagner et de rythmer mes journées. Compagnon de voyage à découvrir.

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